Les manoeuvres de base

La boucle (loop)

* Cette manoeuvre n'est pas vraiment utile en tant que telle en combat aérien. En revanche, elle permet de prendre conscience des capacités de l'avion dans le plan vertical. La version "voltige" de cette manoeuvre permet à l'avion de décrire une cercle parfait dans le ciel. Néanmoins, ce genre de boucle est excessivement difficile à réaliser avec un avion de chasse. Nous allons plutôt voir comment le pilote de chasse doit travailler cette figure

    * La version idéale de la boucle de voltige est donnée par le schéma ci-contre. L'avion devrait décrire un cercle parfait dans un plan parfaitement vertical. Vos vitesse d'entrée et de sortie devraient être égales. De même, vos altitudes d'entrée et de départ devront être égales.

    * On décompose, le plus souvent, une boucle en quatre "quadrants". Dans le premier quadrant, l'avion grimpe en position normale. Il est nécessaire d'avoir une vitesse d'entrée assez importante (de l'ordre de 350 km/h au minimum) pour ne pas décrocher. De plus, il est aussi nécessaire, à cause de cette vitesse assez élevée, de tirer doucement et progressivement sur le manche. L'erreur la plus commune est de tirer d'autant plus fort qu'on a de la vitesse. Ceci peut provoquer un décrochage à haute vitesse. De plus, cela consommera énormément d'énergie qui manquera pour finir la boucle.

    * Dans le deuxième quadrant, l'avion est plus lent, et plutôt sur le dos. Il est délicat à maîtriser. A ce moment, il n'est pas rare qu'il parte en abattée à droite ou à gauche. C'est le signe d'une mauvaise gestion de l'énergie de la part du pilote. Il a sans doute tirer trop brutalement sur le manche dans la première partie de son mouvement. Très souvent, on va entendre pester le pilote virtuel contre le modèle de vol irréaliste du simulateur... Il vaut mieux recommencer en surveillant mieux ses mouvements demanche dans le premier quadrant ! La portance est très faible dans cette partie de la manoeuvre. Dans EAW, il pouvait être utile de mettre un cran de volet pour augmenter la portance, juste avant d'atteindre le sommet de la boucle. C'est encore d'actualité dans Il-2 au modèle de vol plus affuté... Mais il faut beaucoup d'entrâinement pour bien synchroniser les mouvements.* Dans le troisième quadrant, l'avion redescend. Il manque toujours de portance, mais celle-ci augmente avec la vitesse. L'avion va donc prendre de la vitesse. Il ne faut pas qu'il en prenne trop ! Une erreur fréquente est de garder les gaz à fond dans cette partie de la boucle. En effet, l'avion prend très vite de la vitesse et il ne sera pas possible de finir la boucle à la même altitude sans tirer très brutalement sur le manche. Cela provoquera une perte brutale d'énergie. Il deviendra impossible de sortir à la même altitude qu'on y est entré.

    * Dans le dernier quadrant, on rétablit l'avion à l'horizontale. C'est à ce moment qu'on remet progressivement les gaz.

La boucle au combat

    * Bon... Sortons donc de l'idéal, pour passer dans la réalité. La boucle au combat ne dessine pas un joli cercle, mais plutôt une sorte d'ovale dissymétrique.

    * La décomposition de la boucle est, à nouveau, en quatre quadrants. Néanmoins, ils sont assez différents. On commence par l'entrée qui est identique à celle de la description précédente. Il faut de la vitesse et de la souplesse sur la gestion du manche. Le but est alors de monter en perdant le moins d'énergie possible. Il ne faut pas hésiter à utiliser la surpuissance et tout dispositif qui permettra de donner un surcroît de puissance, comme le pas de l'hélice qu'on passera au petit pas...

    * Dans le deuxième quadrant, l'avion est très lent et sa gestion est très délicate. Mais c'est un moment où le ressenti de l'appareil doit être maximal. En effet, en combat, à ce moment, il faut fouiller le ciel des yeux à la recherche de l'adversaire. Cette vitesse lente est une source de problème, à cause du manque de portance. Mais c'est un avantage, car il permet de renverser (sur le dos) le taxi assez brutalement (le rayon de virage est alors très petit). Une fois de plus, on ne doit plus mettre un cran de volet pour maintenir une certaine portance, comme on le faisait dans EAW. L'idée est de faire une boucle avec un sommet aussi élevé que possible. C'est d'ailleurs l'un des points qui sera noté par votre instructeur

    * Le troisième quadrant est assez court, on peut pratiquement l'inclure dans le quadrant précédent. Je le singularise car il présente un moment important en situation de combat. L'avion est au sommet de sa boucle. La portance y est minimale. Il faut que l'on ait encore de la vitesse... En effet, d'autres manoeuvres commencent comme la boucle, mais demandent de l'énergie pour la transformer en une manoeuvre de combat.

     

    * La dernière partie de la boucle est très importante. Là encore, il faut que le pilote fasse attention à ne pas laisser sa vitesse l'emporter. Il deviendrait difficile de sortir de ce piqué. L'avion se rétablirait beaucoup trop bas. De plus, il serait très difficile à manoeuvrer dans cette partie de la boucle, ce qui vous rendrait extrêmement prévisible : une chose à éviter !

    * Travaillez bien cette manoeuvre en travaillant bien le contrôle de l'avion pendant la boucle. Mais aussi l'amplitude (différentiel d'altitude entre l'entrée et le sommet de la boucle), la vitesse et l'altitude de sortie. Il faut essayer de sortir plus haut qu'on est entré. Il faut aussi s'arranger pour que le contrôle de l'avion soit maximal pendant toute la manoeuvre, ce qui implique qu'on ne doit pas laisser sa vitesse se dissiper.

     

* On peut alors passer à la manoeuvre suivante : l'Immelmann