* Raymond Derville est né le 27 février 1914 à Roubaix (Nord). Il assouvit sa passion pour l’aviation par des leçons de pilotage à l'aéro-club Ronchin (près de Lille). Il obtient ainsi son brevet civil.
Le 15 avril 1935, Raymond Derville signe son engagement dans l’Armée de l’Air. Le 25 août 1935, il obtient, à Istres, son brevet militaire. Au terme de son engagement, il retourne à la vie civile.
Quand la guerre éclate, il est mobilisé et versé dans le corps des Officier de Réserve. Il est au peloton des Officiers de Réserve de Chateauroux quand il apprend la nouvelle de l’armistice.
Il refuse la défaite et se rend à Saint-Jean de Luz. Comme de nombreux premiers ralliés de la France Libre, il parvient à s’embarquer, avec l’aide de militaires polonais sur bateau en partance pour l’Angleterre.
Dès le 28 juin 1940, il signe son engagement dans les FAFL. Il est aspirant-pilote et commence sa formation au sein de la RAF. C’est ainsi qu’il intègre les écoles de la RAF (dont la 5 Service Flying Training School de Turnhill, le 15 février 1941). Après son passage en OTU, il est envoyé au Moyen-Orient pour rejoindre le Groupe de Chasse n°1 de la France Libre : le groupe Alsace. Il participe, au sein de cette unité, à la campagne de Lybie sur des Hurricane.
A l’occasion de la visite du chef des FAFL, le Général Valin, il se porte volontaire pour l’unité qui se constitue alors pour combattre sur le front russe. Il se rend alors, avec les autres volontaires pour le Groupe Normandie, sur la base de Rayak, au Liban.
Comme les pertes du Groupe Alsace sont lourdes et que les volontaires pour le Groupe Normandie partis du GC1 n’ont pas été remplacés, le commandant Pouliquen demande des volontaires pour retourner au Groupe Alsace. Henry Lafont et Raymond Derville se portent volontaires et retournent à El Daba. Ils y arrivent dans la soirée du 26 juin 1942, au milieu d’une retraite.
Les combats sont très durs. Dès le lendemain, deux pilotes sont abattus et tués : les lieutenants Colin et Louchet. Ce n’est pas tout : les lieutenants Lafont et Thiriez sont blessés. L’avion de Derville est touché.
La retraite terminée, Derville rejoint seul le Normandie à Rayak : Lafont est rapatrié en Angleterre et ne sera pas du voyage... Raymond Derville fait donc partie du premier contingent qui rejoint l’URSS.
Comme ses camarades, il se forme sur yak7, puis touche un Yak1b. C’est aux commandes de ce type d’appareil qu’il est impliqué dans un dur combat opposant 6 Yak du Normandie à 8 FW190, dans la région de Spass-Demiensk. Il partage une victoire avec Bizien et Poznanski avant d’être abattu. Son avion tombe dans les lignes allemandes : à 15 km du front. C’est aussi le cas de ses deux compagnons : ce sont les premières pertes du Normandie.
Selon toutes vraisemblances, il fut fait prisonnier par les allemands... Et fusillé par ce derniers, selon les ordres du Maréchal Keitel, par lequel les pilotes français pris les armes à la main devaient être fusillés, comme franc-tireurs.
Raymond Derville a reçu les décorations suivantes : Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre (avec deux palmes), Médaille de la Résistance, Médaille Coloniale (avec l’agrafe Lybie)