Salut Looping II

,
effectivementcette histoire à beaucoup touché la population russe

et Roland de la Poype en parle avec émotion dans son bouquin: "l' Epopée du Normandie Niémen".
le film,info gogol

,s'apelle: "Normandie Niémen",un film franco-russe de Jean Dréville et Berejnykh de 1959.
pour ceux qui habitent vers Paris ou sont de passage par là: le film est visionnable

à la vidéothèque de la Cinémathèque de Paris:
http://www.cinematheque.fr/fr/bibliotheque-film/collections/acces-libre.html.
des bienheureux

l'ont dans leur bibliothéque (un vrai collector!).............
je vous mets un bel extrait du bouquin de "Pohype":
"Alors ?
A voir son visage décomposé, on comprend tout de suite qu'il y a eu quelque chose de grave. Il fend notre groupe et se dirige vers Pouyade.
— Mon colonel. De Seynes...
Et là, il s'arrête quelques secondes, le souffle court, avant de reprendre, sans un regard pour tous les pilotes qui se sont regroupés autour de Pouyade. Lorsque le récit s'achève, nous sommes tous aussi bouleversés que notre camarade qui a été témoin direct du drame.
C'est bien une fuite d'essence qui a contraint de Seynes à faire demi-tour. Resté à Doubrovka avec le reste du « Normandie », le commandant Delfino lui a indiqué que le terrain était dégagé et qu'il pouvait se poser. Aveuglé par l'essence qui recouvrait son pare-brise, de Seynes a essayé plusieurs fois d'atterrir dans les marais voisins, mais sans succès.
Voyant que c'était impossible, Delfino a prévenu le PC de la Jre armée. La réponse est parvenue sans tarder : abandonner l'avion et sauter. Delfino a transmis l'ordre à son pilote. Les secondes ont passé, interminables, mais pas la moindre corolle blanche dans le ciel. A ce moment-là, le commandant ignorait encore que de Seynes n'était pas seul à bord. Bielozoub, son mécano et ami, voyageait dans le coffre du Yak en difficulté.
Les pilotes qui attendaient de prendre l'air se sont massés près de la voiture radio. Par le haut-parleur, ils pouvaient entendre la respiration oppressée de leur camarade qui demeurait silencieux dans son avion enveloppé d'une fumée de plus en plus épaisse. « Moi, je ne quitterais pas l'avion. Bielozoub est avec Maurice et il n'a pas de parachute » a, dit un pilote. « Moi non plus », a ajouté un deuxième. « Je ne sauterais pas non plus », a fait un troisième.
DE SEYNES ENTRE DANS LA LÉGENDE 201
Delfino a fini par passer le micro à Agavelian. « Tu représentes le gouvernement soviétique ici, donne-lui l'ordre toi-même », lui a-t-il, d'un ton grave. « Maurice, c'est un ordre, saute ! Il n'y a pas d'autre solution. »
Mais de Seynes n'a pas sauté. Quelques secondes plus tard, après une ultime tentative d'atterrissage à l'aveugle, son Yak 9 devenu incontrôlable a explosé en percutant le flanc d'une petite colline.
Maurice de Seynes et Vladimir Bielozoub ont été enterrés, côte à côte, entre deux isbas, à Doubrovka. Juste après la fin de cette courte cérémonie, les enfants du village sont venus déposer une brassée de fleurs tricolores sur la tombe de De Seynes. Le premier hommage, simple et spontané, du peuple russe, à l'aviateur français qui s'était sacrifié pour ne pas abandonner son frère d'armes soviétique.
Le soir même, à Mikountani, le colonel Pouyade nous a tous réunis pour une minute de silence à la mémoire de notre camarade disparu. Comme les autres, j'ai eu du mal à retenir mes larmes. Excellent camarade, toujours souriant et serviable, de Seynes était très apprécié au sein du « Normandie ». D'un naturel réservé, il s'était progressivement décontracté depuis son arrivée à Toula, six mois plus tôt.
Ce drame a un retentissement énorme en URSS. La presse ne manque pas de relater le geste chevaleresque de l'aviateur français pour son mécanicien soviétique. Au lendemain de la guerre, cet événement va entrer dans les livres d'histoire comme symbole de l'amitié indéfectible entre la France et la Russie. Les écoliers apprendront même des poèmes et des chansons à la gloire de Maurice de Seynes et Vladimir Bielozoub, l'aristocrate français et le paysan de la Volga, unis dans la mort pour que triomphe la liberté.
Une vingtaine d'années après notre retour en France, j'ai accompagné, avec mon ami de Pange, le général Zakharov chez la mère de Maurice de Seynes, avenue d'Eylau à Paris. Avec émotion, nous avons découvert sur une petite table du salon, l'un à côté de l'autre, les portraits de De Seynes et de Bielozoub.
La mère de notre camarade, une vieille dame très distinguée, nous a dit de sa voix douce que Maurice avait fait le bon choix et qu'elle était fière de lui. L'imposant Zakharov, pourtant endurci par des années de guerre, avait les larmes aux yeux lorsque nous avons quitté l'appartement."
bonne lecture et bon vol pour ceux qui ont la chance de se réchauffer au bon soleil de Libye...........ça va être chaud

!
Elanion.
