22 juin 1941

L’Allemagne nazie rompt le pacte de non-agression germano-soviétique et attaque l’URSS.


Courant 41 à février 42

Les représentants de Vichy sont déclarés personae non grata par les autorités Soviétiques et sont priés de rentrer en France.
De passage à Istanbul, le colonel Luguet, attaché de l’Air, fait défection et rejoint Londres.
Là, l’analyse qu’il fait au général Valin de la situation diverge notablement de l’opinion que se font les Britanniques. Ces derniers tablent sur une défaite rapide des Soviétiques à la lumière des débuts foudroyants de l’offensive allemande.
Le général De Gaulle est mis au courant de cette analyse et y entrevoit la possibilité de faire reconnaître sa légitimité auprès des alliés.
Il pense d’abord à envoyer une division d’infanterie combattre auprès des Soviétiques. Devant les difficultés de ce projet et sur la recommandation du général Valin, il propose d’envoyer une unité aérienne.


Février 1942

Le 19, deux officiers parlant couramment le russe sont désignés pour prendre langue avec les Soviétiques ; le colonel Luguet et le commandant Mirlesse.
Les Soviétiques étudient la proposition avec intérêt.
Une première liste de pilotes est communiquée aux Soviétiques le 25.
On pense au capitaine de frégate Jubelin pour en prendre le commandement. On lui préférera Joseph Pouliquen. Toutefois on garde l’adjoint qui était prévu à Jubelin, le commandant Tulasne.

Pilotes inscrits sur la liste originale

Capitaine de corvette:
Jubelin

Capitaines:
Tulasne, Littolff, Vaissier,

Lieutenants:
Delange, Béguin.

Sous-lieutenants:
Béraud, Bernard, Heliès, Maridor,de Molènes, Oléon, Reilhac, Réveilhac.

Aspirants:
Albert, Bizien, Estaria, du Fretay-Gaudard, de La Poype, Leblond, Lefèvre, Legal, Mahé, Nioloux, Risso
Rousselot,Van Wymeersch.

Mars 1942

Contre toute attente, le 27, les représentants Soviétiques émettent un accord de principe.


Juin 42

Confirmation du général Valin aux commandants Pouliquen et Tulasne de la création de l’unité. Ils sont chargés du recrutement.
Ils se mettent en route pour Rayak en Syrie où il a été prévu de monter l’unité.
La liste des pilotes se précise.
Parallèlement les négociations franco-soviétiques continuent malgré les nombreuses embûches politiques et les coups du sort.


Juillet 42

Les négociations se précisent et entrent dans leur phase finale.


Septembre 42

La liste des pilotes s’étoffe et le personnel est pratiquement au complet.
Le 1er, De Gaulle signe officiellement la création du nouveau groupe de chasse.
Il faut lui trouver un nom et après maintes hésitations, on retient le nom de Normandie comme nom de baptême de la future unité.
Pendant ce temps, en Syrie, on continue à s’entraîner sur deux D520.


Novembre 42

Le 12, départ vers l’URSS en passant par l’Irak et l’Iran.
Signature fin novembre de l’accord définitif sur l’envoi d’une unité de chasse combattre auprès des Soviétiques.

Le premier contingent (28.11.42) (par ordre alphabétique)

Aspirant Albert Marcel
Lieutenant Béguin Didier
Aspirant Bizien Yves
Aspirant Castelain Noël
Lieutenant Derville Raymond
Aspirant Durand Albert
Aspirant de La Poype Roland
Aspirant Lefèvre Marcel
Capitaine Littolff Albert
Aspirant Mahé Yves
Lieutenant de Pange Jean
Lieutenant Poznanski André
Lieutenant Préziosi Albert
Aspirant Risso Joseph
Aspirant Schick Michel
Commandant Tulasne Jean

 

Décembre 42

Le 2, arrivé de la majorité du personnel en Russie.
Pouliquen est rappelé et Tulasne prend sa suite (le changement ne sera officialisé qu’en mars 43). Il en a été fait ainsi afin de rassurer les Soviétiques. Le commandant Pouliquen n’étant pas un navigant, cela les mettait mal à l’aise.
Choix du Yak comme monture du groupe.

Note sur le choix du Yak :
(Pour plus de précision sue le matériel consulter la rubrique "avions")

Dés le départ, il fut rapidement évident que politiquement, il allait être difficile de choisir autre chose que du matériel soviétique afin de ne pas froisser le pays hôte.
Malgré les pressions anglo-saxonnes, les Français choisiront le Yak.
A bien y regarder, la pertinence de ce choix n’a pas que des justifications politiques.
En effet, les Hurricane et P39 (pressentis par les Anglo-saxons) ne sont, en 42, ni modernes ni véritablement adaptés aux conditions particulières du théâtre d’opération soviétique. Cette dernière qualité, le Yak, avion de production indigène, la possède pleinement et les Français n’auront jamais à regretter leur choix. Tout au long de la guerre, ils purent, grâce à ce choix, bénéficier des évolutions les plus modernes du Yak. Il n’en aurait probablement pas été de la sorte si le choix s’était porté sur des avions occidentaux.
De plus, détail non-négligeable, au dire de Tulasne qui a personnellement testé tous les avions proposés aux NN, le Yak avait un comportement fort proche du D520.

Début de l’entraînement à Ivanovo sur UT2, U2 et Yak7.
Conditions climatiques difficiles. Températures allant jusqu’à –35°c.
Les mécaniciens aussi s’entraînent dehors par ces températures.


Janvier 43

Arrivé à Ivanovo des premiers Yak1, le 19.
Début des premiers entraînements aux opérations aériennes.
De nombreux vols sont effectués.
Les Français s’acclimatent doucement à leur pays d’accueil. Nourriture rustique et vin quasi introuvable…


Février 43

Le 23, Pouliquen quitte le groupe et rejoint la mission militaire à Moscou.


Mars 43

Le 11, le général commandant de la région aérienne de Moscou inspecte le groupe. Il est ébloui par la qualité de la démonstration des Français.
Le 14, Tulasne déclare le groupe prêt au combat.
Le 16, la dotation en Yak atteint quatorze appareils.
Le 19, ce sont le représentant du commandement supérieur des forces aériennes soviétiques et le général Petit qui déclarent le groupe apte au combat.
Le 22, c’est le groupe qui s’envole vers sa première base opérationnelle près de Polotniani-Zavod. Il y arrive le jour même.

 

Mars 43

Le groupe est attaché à la 303ème division de chasse. Elle est commandée par le général Zakharov, vétéran des combats d’Espagne et de l’incident de Kalkin Ghol. De part ses nombreuses expériences à l’étranger, il est le plus cosmopolite des généraux soviétiques. Cela sera, à plusieurs reprises, un avantage pour les Français.
Les premiers vols ont lieu. Les pilotes du Normandie se font accompagner d’avions-guide pour les aider à se familiariser avec leur zone d’opération.
La première sortie de guerre est effectuée par Derville et Durand qui décollent sur alerte. Ils ne parviendront pas à intercepter l’avion de reconnaissance.


Avril 43

Le 5, premier véritable vol de combat. Une patrouille escorte trois Pe2. Ils sont pris à partie par deux FW190. Le premier s’écrase en flammes des suites des tirs de Préziosi et le second sera comptabilisé comme probable à Durand. Des félicitations seront reçues par télégramme pour ces premières victoires.
Le 13, le malheur s’abat pour la première fois sur le groupe avec la perte de Derville, Poznanski et Bizien. Deux FW190 sont revendiqués et les Soviétiques comptabiliseront trois autres victoires aux trois pilotes disparus.
Le 15, le Normandie reçoit l’ordre de partir pour un terrain près de Mosalsk. Le groupe y arrive le 16.

Premiers enseignements tirés par le commandant Tulasne :

Conditions générales de travail:
L’escadrille est arrivée au front en plein dégel, c’est à dire, la plus mauvaise période de l’année russe. La température assez froide nécessite toujours une mise en route des moteurs assez longue (eau chaude et huile chaude). Les mécaniciens fournissent un travail d’environ quatorze heures par jour. Le déplacement des avions au sol entre les alvéoles et la piste demande souvent trente à quarante minutes et l’aide de tout personnel de l’escadrille, ceci pour tous les avions, avant et au retour de la mission

L’installation:
Le personnel soviétique a libéré le seul bâtiment confortable de la base pour y installer l’escadrille. La nourriture est excellente à tous points de vue : quantité et qualité, vin assez souvent, vodka pour les pilotes et les mécaniciens chaque fois qu’il y a une mission de guerre.

Le moral du personnel:
Il est excellent. Evidemment, les conditions de travail en URSS en plein hiver paraissent plus dures aux pilotes venant directement d’Angleterre, habitués qu’ils étaient aux terrains bien aménagés avec mess et logements confortables, la grande ville et les distractions à proximité, les survols de territoire ennemi par groupe de 50 à 150 avions. Néanmoins, ils s’habituent rapidement à ces nouvelles conditions de guerre.
Première impression du commandement soviétique
En moins d’un mois, Normandie a conquis l’estime de tous. Les bombardiers, protégés par l’escadrille, n’ont eu aucune perte. Le commandement soviétique a été très impressionné par la tenue du groupe, la qualité du commandement et des pilotes, l’organisation des missions, la tactique des combats et il a donné des instructions aux commandants du 29ème régiment auquel appartient Normandie pour étudier et prendre exemple sur les Français.


Le groupe est maintenant à moins de quarante kilomètres du front.
Le 17, Normandie, accompagnés de six Yak du 18ème régiment placés sous ses ordres, s’en va attaquer un terrain d’aviation allemand. Ce sera une réussite complète.


Mai 43

Le 2, Lefèvre abat un Henschel 126.
Le 3, seize missions de couverture sont effectuées. Le même Lefèvre, accompagné par de La Poype abat un Me109 alors qu’ils sont engagés par quatre 190 et deux 109.
Plus tard la même journée, Durand abat un autre Henschel 126.
Le 7, deux raids sont montés contre un terrain près de Spas-Demensk. Au total, sur la base et les routes alentour, le groupe détruit deux bimoteurs, endommage six avions et cause la perte de quarante-trois camions, deux voitures ainsi qu’une citerne.
Mahé ne rentre pas de ces raids et sera capturé par les allemands après avoir été dénoncé par des enfants.
Le général Petit proteste contre l’utilisation de Normandie dans ces conditions qui ne correspondent pas à ce qui avait été convenu. Dorénavant, Normandie se cantonne à faire de la chasse.
Le 10 arrivée en renfort du sous-lieutenant Bernavon et de l’aspirant Bon.
Le 15, A.Littolf et N.Castelain abattent un Me110 et font fuir un Me109.
Le 18, arrivée de l’aspirant Alexandre Laurent .
Transfert le 20 sur le terrain de Koselsk-Loubny où le groupe soufflera une petite dizaine de jours.


Juin 43

Le 2, Khationki devient la nouvelle base de Normandie.

Brève description du Terrain par Pierre Pouyade :

"Khationki, c’est comme tous les terrains d’aviation soviétiques du front, un simple champ, en bordure d’un bois de bouleaux et de pins où sont camouflés les avions."


A gauche: une isba similaire à celles dont les pilotes disposaient pour dormir, elles étaient situées à quelques kilomètres du terrain et le transfert se faisait par camion. Les mécanos quant à eux devaient dormir sur le terrain.
A droite : La "salle de repos" de Khationky, qui a tout de la "yourte" si ce n'est qu'elle ne semble pas etre en feutre. A droite l'aspirant Balcou.
Ci-dessous : La carte des terrains de la première campagne


Le 9, nouvelle arrivée de pilotes.

Pilotes arrivés en renfort le 9 juin 1943 :

Aspirant Balcou André
Sous-lieutenant Barbier Leo
Lieutenant Henri Boubé
Capitaine de Forges Paul
Lieutenant Léon Gérard
Aspirant Mathis Jacques
Capitaine Pouyade Pierre
Lieutenant Tedesco Jean
Aspirant Vermeil

Le 12, Lefèvre et de La Poype s’adjugent en Fw189 probable.
Le 15, c’est A.Littolf et N.Castelain qui abattent un avion du même type.
Le 16, Albert et Préziosi en descendent un autre.
Le 19, un communiqué officiel soviétique mentionne Normandie pour la première fois.
Le 23, le groupe abat un FW190 et en endommage un autre. Un FW189 de reconnaissance sera aussi endommagé dans un combat pendant lequel Béguin perd une partie du revêtement de son Yak.
Tout au long du mois de juin, les nouvelles recrues sont entraînées sur le maigre matériel encore en état de voler.

Juillet 43

Le 5, le groupe reçoit douze Yak9. Grâce à cela, on constitue deux escadrilles. La première sera commandée par P.Pouyade, la seconde par A.Littolff.
A cette même date, les Allemands lancent l’Opération Citadelle avec pour but de réduire le saillant de Koursk.
Le 13, deux Me110 sont ajoutés aux crédits du Normandie.
Le 14, les Français et les Russes fêtent dignement la fête nationale.
Ce même jour Jean de Tedesco est abattu. Au cours du même combat, deux Me110 sont détruits. Dans un autre combat, un FW190 est abattu.
Le 16, Normandie revendique la destruction de deux Me110 et d’un FW189.
Lors de la même journée, A.Littolff, N.Castelain et A.Bernavon disparaissent au combat tandis que seulement un Ju87 est abattu.
Le 17, au cours de la seconde mission du jour, un Fw190 est abattu.
En fin d’après-midi, J.Tulasne et F.Vermeil disparaissent dans un furieux combat.
Le 18, P.Pouyade reprend le commandement et un Ju88 devient la trentième victoire du groupe.
Au vu des terribles pertes, Zakharov conseille amicalement à P.Pouyade de modifier les tactiques trop individualistes des pilotes français. Il leur faudra s’adapter aux tactiques soviétiques s’ils veulent pouvoir durer. La décision est aussi prise de remplacer les mécanos français, complètement débordés du fait de leur petit nombre, par des mécanos soviétiques.
Le 28, A.Préziosi disparaît dans un combat contre six Fw190.
Le 30, arrivée de l’aspirant André Largeau.

Aôut 43

Le 3, encore des renforts.

Pilotes arrivés en renfort le 3 Aout 1943 :

Sous-Lieutenant Astier Louis
Lieutenant Denis Roger
Aspirant Fauroux Yves
Aspirant Foucaud Henry
Aspirant Jeannel Pierre
Aspirant Rey Jean
Aspirant de Sibour Jean

Le 8, quelques nouveaux avions sont perçus.
Les vols d’entraînements continuent.
Le 18, le groupe se redéploie sur le terrain de Gorodichina.
Le 21, un Fw190 est abattu.
Le 24, le groupe déménage sur le terrain de Spas Demiansk.
Le 28, un obus de DCA tue Jean Rey. Ce dernier était assis en place arrière d’un avion de liaison piloté par Louis Astier.
Le 30, trois Ju87 augmentent le palmarès du groupe.
Le 31, de Forges, de Sibour, Laurent et Fauroux sont abattus. On retrouve Fauroux et Laurent. Pour compenser ses pertes, Normandie abat trois Ju87, quatre Fw190 et un He111.

Septembre 43

Normandie participe activement à l’offensive sur Ielnia et sur Smolensk.
Le 2, le groupe est à Michkovo.
Le 4, Léon trouve la mort au combat. Un Ju88 et un Fw190 sont abattus.
Le même jour, Normandie reçoit six Yak9 et un Yak9T.
Le 6, Mathis est blessé au combat et devra être rapatrié en Grande-Bretagne.
Le 14, un Fw190 est abattu par J.Risso mais Largeau ne rentre pas.Arrivée du Lt. Yves Mourier
Le 15, arrivée à Barsouki.
Le 17, deux FW190 s’ajoutent au palmarès du groupe.
Le 18, le terrain de Filatki devient la nouvelle base de Normandie.
Le 19, quatre Ju87 sont abattus.
Le 20, A.Balcou ne rentre pas.
Le 22 au cours d’une mission d’interception, six Ju87 et quatre Fw190 sont abattus. Du côté français, c’est Foucaud qui ne rentre pas mais il sera ramené plus tard dans la journée par un U2. Des soldats soviétiques l’ayant secouru.
Le 26, Jeannel est obligé de sauter en parachute au cours d’un combat pendant lequel des Fw190 endommagent son avion. Blessé lors d’un atterrissage violent, il se brise la colonne vertébrale. Envoyé à Moscou pour y être soigné, il reviendra en 44 pour piloter le Yak6 de liaison.

Octobre 43

Le 4, un Hs126 est abattu.
Le 5, Normandie déménage encore. Cette fois-ci, il s’envole pour Sloboda-Monastirchina.
Le 7, un autre Fw190 est abattu.
Le 12, c’est au tour d’un autre Fw190 d’y passer.
Ce même jour voit l’arrivé de l’aspirant Jules Joire.
Le 13,c’est encore trois Fw190 qui font les frais de la dextérité des pilotes français. Hélas, Maurice Bon et Roger Denis feront les frais de celle des Allemands.
Le 15, Normandie perd encore un pilote, Léon Barbier. Deux Ju88 et trois Fw190 sont abattus.
Le 22, dernière sortie opérationnelle pour 43 au cours de laquelle Normandie escorte 27 Pe2.


-Fin de la première campagne-

Novembre 1943

Le 4 Novembre 1943 l’escadrille et ses pilotes sont à l’honneur car le groupe a été nommé Compagnon de la Libération par le général De Gaulle… en date du 11 Octobre… et les nominations arrivent enfin ….datées du 12 Octobre!Le Lieutenant Béguin est nommé Capitaine
Les S/Lieutenants Albert et Lefevbre Lieutenants
Les aspirants Risso, Mathis (grièvement brûlé et rapatrié en Angleterre) et Schick nommés S/Lieutenants
Le 12 Novembre ce qui reste de l’escadrille est rapatrié épuisé sur ses quartiers d’hiver à Toula…. Base aérienne moderne et confortable toute neuve.

Décembre 1943

Le 22 Décembre arrivée des Lts Amarger, Bertrand et Cuffault et des Aspirants André, Cazaneuve et Feldzer
Le 29 Décembre 43, l’escadrille Normandie accède au statut « officiel » de Régiment de Chasse R (R pour Russe) à 4 escadrilles, malgré les pressions diplomatiques alliées subies de toutes parts et l’effectif pour la seconde campagne d’été va se constituer pendant la période hivernale d’entrainement
Le 30 Décembre arrivée de l’Aspirant Carbon

Janvier 1944

Le 7 janvier 1944 le premier renfort de 14 pilotes arrive…il comprend :
Les Lieutenants de Faletans, de Seyne, Sauvage (Jean) et Verdier
Les Aspirants Déchanet, de Geoffre, Delin, Douarre, Marchi, Martin, Mertzizen, Penverne, de Saint Marceaux et Sauvage (Roger)
Le 26 Janvier ce sont le Capitaine Brihaye et l’Aspirant Pierrot

Fevrier 1944

Le 6 Février, le Lt Moynet, le S/Lt Le Martelot et les Aspirants Bagnères, Bourdieu, Iribarne et Lebras et le Normandie Niemen réceptionne 11 Yaks 9T avec canon de 37mm
Le 7 Février le régiment Normandie est organisé à 3 escadrilles
Le 24 Février le Lt Charras, le S/Lt Castin, les Aspirants Monier et Schoendorff et le Caitaine Didier Béguin rentre à Moscou puis est rapatrié sur Alger. Il participera à d’autres combats au sein du groupe Alsace.
Le 28 Février , arrivée du Capitaine Louis Delfino et livraison d’un autre Yak9T

Mars 1944

Le 18 Mars, 12 pilotes arrivent en renfort, mais ce même jour, on déplore la disparition du S/Lt Joire (juste nominé) et de l’Aspirant Bourdieu qui se sont télescopés en vol d’entrainement

Pilotes arrivés en renfort le 18 Mars 1944:

Le Capitaine Challe (Maurice) et les Aspirants Challe (René, son frère), Emonet, Gaston, Genès, Manceau, Menut, Miquel, Perrin, Pinon, Querné


Avril 1944

Le 3 Avril, le Capitaine Matras, les Aspirants Bayssade, de la Salle, Lorillon, Taburet et Versini arrivent
Le 8 Avril, renfort de 8 Yak9T
Le 21 Avril décès de l’Aspirant Foucaud en vol d’exercice
Le renfort très hétérogène, tant dans sa provenance que dans sa qualité, doit subir un entrainement aux conditions de combat en Urss et cela occasionne pas mal de dégâts matériels.

Mai 1944

Le 6 Mai, livraison de 20 yak 9 à canon de 20mm + 1 yak9T
Enfin le 25 Mai après une escale à Borovskoïe, le régiment Normandie (à 4 escadrilles et 58 pilotes…voir composition) rejoint sa base de Doubrovka
L’entretien du parc volant (51 Yaks 9, 2 Ya7 d’entrainement, un Yak 6 et un U2) est confié aux mécaniciens Russes sous la direction du Capitaine Ingénieur Sergueï Agavélian.
Les premières missions ne voient pas d’engagement mais..
Le 28 Mai, suite à une panne, le Lt Lefevbre se pose en catastrophe et est gravement brulé.

Juin 1944

Le 5 décès du Lt.Lefèvre
Le 8 Juin, l’Aspirant R. Challe tue par méprise le Lt Arkhipov du 18ème de la garde le régiment frère.
Du 15 au 22 Juin, 8 missions sans engagements.
Le 23 Juin commence l’offensive du front de Biélorussie et le Normandie participe activement aux escortes de Pe2 et de Il2.
Le 26 Juin dure journée !! 73 sorties 8 victoires ( 2 109 par le Capitaine Challe et le Lt de la Salle et son dispositif (Monier, Querné, Genès, Manceaux) et 6 Fw 190 par le capitaine Challe, le Lt Moynet et les Aspirants Cazaneuve,Iribarne Miquel et Taburet) dans la région de Dokoudovo mais une perte…Gaston est tué
Les 27 et 28 Juin, Normandie escorte des Pe2 et remplit sa 2000ème mission de guerre
Le 30 Juin Le Lt de Falentans s’écrase avec le yak 7 et disparaît

Juillet 1944

Le 1er Juillet la patrouille Pinon/Perrin descend un Ju 52
Mais le front désormais trop éloigné pour l’autonomie de ses avions permet au NN de se reposer jusqu’au 14 Juillet
Le 15 Juillet, transfert sur Mikoumtani et décès de Maurice de Seynes, appareil endommagé mais tentant de se poser pour sauver son mécanicien russe transporté avec lui dans le coffre à bagages de son yak.
Le 29 Juillet, transfert vers Alytous
Le 30 Juillet un FW abattu par J. André, Bayssade et Monier descendus mais Monier prisonnier s’évadera et rentrera en France

Août 1944

Le 1er Août un Fw descendu par Mourier et un Ju 87 par la paire Le Martelot/Lorillon
Feldzer descendu à son tour sera fait prisonnier et sévadera en compagnie de Bayssade en 45.
Décès de R. Pinon atteint par la Flak.
Entre le 2 et le 7 Août 75 sorties d’escorte et arrivéé de l’aspirant de Saint phalle le 3
Le 12 Août le Normandie abandonne ses 44 yak 9 pour recevoir des Yak3….les délais de livraison très longs font que la 1ère partie de cette campagne s’achève avec 12 victoires mais 6 pilotes disparus et que l’activité se ralentit.
A partir du 20 Août le régiment s’adonne au straffing d’objectifs au sol car la chasse ennemie est rare
Le 26 Aout le Lt Bertrand percute la locomotive qu’il attaquait

Septembre 1944

Le 17 Septembre, départ du régiment pour Antonovo
Le 22, le Lt Verdier disparaît en attaquant lui aussi un train
Le 23, la patrouille Cuffaut/Amarger abat un FI156
Le 25, Querné disparaît
Le 30, Septembre, le Cpte Cuffaut détruit un 109 et un autre 109 probable

Octobre 1944

Le 6, Octobre, bref séjour sur la base de Sredniki
Le 9, Octobre la patrouille Matras/Douarre abat un 109
Le 10 c’est la patrouille Challe/Castin qui abat un Fw190
Le 11, retour sur Antonovo et départ prévu des permissionnaires de la 1ère campagne qui…restent !!… à l’énoncé de la reprise de l’offensive vers la Prusse Orientale
Le 13, un Ju88 abattu par J. André
Le 14, un 109 par de la Poype, un 190 par l’aspirant Sauvage et un Ju88 par le dispositif Matras/de Geoffre/Douarre/Mertzizen
Le 16 commence la série de missions de cette offensive qui fera date dans l’histoire du Normandie…en moins d’un mois 100 victoires !! Pour cette journée 28 victoires sans pertes pour 100 sorties (8 109, 15 190 et 5 Ju88)
-8 Me109 abattus par l’aspirant Challe, Matras, Carbon ?carbon, Delfino, Le cpte Challe et la paire Genès/Manceaux
-15 Fw 190 par Perrin (100ème victoire du Normandie), le cpte Challe, André, Lebras, Pouyade, Perrin, Amarger, Cuffaut, Cuffaut, de la Salle, Charras, Laurent, Martin, Albert et la paire de la Poype/Marchi
-5 Ju 88 par Albert et son dispositif, l’aspirant Sauvage, Marchi, de la Poype et Taburet
Le 17, 12 victoires pour 112 sorties et un pilote blessé René Challe
-3 Me 109 par Schoendorff, Miquel et l’aspirant Challe
-9 FW 190 par Dechanet, de Saint Phalle, Marchi, Perrin, Monier, Lorillon, Lorillon et les paires Charras/Castin et Cuffaut/R. Sauvage
Le même jour arrivé du dernier renfort jusqu’à la fin des hostilités .

Pilotes arrivés en renfort le 17 Octobre 1944:

le S/Lt Guido et les aspirants Bléton, Henry, Monge, Ougloff, Piquenot et Reverchon

Le 18, 12 victoires pour 98 sorties
-7 Fw 190 par Delfino, le Cpte Challe, Castin, Manceau, Dechanet et la paire Genès/Manceau
-5 HS 129 par Risso, les paires Albert/Amarger et dela Poype/Marchi et les dispositifs Albert/Cuffaut/Fauroux et Matras/de Geoffre/Cuffaut/Amarger
Le 19, jour de pluie gros travail des mécanos
Le 20, reprise des combats… 11 victoire sures + 2 probables pour 69 sorties sans pertes, Lebras abattu rejoint le lendemain
.7 Fw 190 par Cuffaut, Cuffaut, André , Penverne, Carbon, Jeannel , Lebras
.1 Me 109 par le dispositif Cuffaut Moynet/Amarge
.2 Ju 87 par Miquel et la paire Carbon/Jeannel
Le 21, pluie…1 victoire pour 18 sorties,1 Me109 par le dispositif Miquel/Delin/Versini
Le 22, transfert sur Sterki (Dévidgé) 14 victoires pour 56 sorties, un blessé… de Saint Marceaux après atterrissage forcé
.13 FW 190 par Miquel, l’Aspirant Challe, Castin, Perrin, André, Mertzizen, Carbon Versini, Genès,les paires Lemarre/Castin, Lemarre/manceaux, Delin/de Saint Marceaux et le dispositif Delfino/Carbon/Menut
.1 Me109 par le Cpte Challe
Le 23,6 victoires,1 probable, 2 endommagés et le capitaine Mourier quitte le régiment
.1 Me109 par la paire Albert/Marchi
.7 Fw 190 par Iribarne,Amarger, de la Poype, Moynet, Moynet Miquel, et les paires Cuffaut/Taburet et André /Penverne
Le 24, 7 victoires de plus pour 65 sorties et le Normandie est cité à l’ordre du jour par Staline, un pilote blessé au décollage …Lorillon
.4 Me 109 par Lemarre, de la Salle, Matras et le dispositif Lemarre/Manceau/Charras
.3 FW 190 Par Risso, Laurent, Pierrot
Le 26, 4 victoires pour 50 sorties
.1 Me 109 par le dispositif Albert/de la Poype/Iribarne
.3 FW 190 par Cuffaut/Amarger et la paire Delfino/de la Salle
Le 29, 19 sorties et Manceau saute dans un champ de mines. Il décède le 2 janvier 1944
Le 30 Bagnères et le capitaine Cuffaut rentrent à Moscou

Novembre 1944

Au mois de NovembreLe normandie recoit 17 yaks 3 neufs et surtout …
Le 28 Novembre les Lieutenants Albert et de la Poype sont élevés à la dignité de Héros de l’Union Soviétique et le régiment recoit par décision du maréchal Staline dans son ordre du jour de Septembre… qui ne leur parvient que maintenant.. le droit de porter le nom de Normandie-Niemen.

Décembre 1944

Le 7 Décembre, le Normandie Niemen et ses pilotes sont recus à l’ambassade de France et rencontrent le Général de Gaulle le général Juin et différentes personnalités Francaises et Russes. Des décorations de tous ordres leur sont distribués et les « Héros » sonr recus par le Maréchal de l’Air Novikov au Kremlin .Le Lt Colonel Pouyade, les capitaines Amarger, Brihaye, Jeannel et de Pange, les lieutenants Albert, Moynet, de la Poype et Jean Sauvage ainsi que les aspirants Carbon, Delin, Fauroux, Lebras, Monier et de Saint Phalle partent en permission en France.
Le Colonel Pouyade, accidenté en France, cède son commandement au Commandant Delfino



Fin de la deuxième campagne

Décembre 1944

Le 9 Décembre 1944 le régiment Normandie Niemen recoit 35 Yak3 neufs et le départ des « anciens » réduit le groupe des pilotes à 3 escadrilles.
La période d’entrainement pour les nouveaux pilotes n’empêchent pas les missions sur le front stabilisé par le mauvais temps

Le 18, Guido endommagé par la Flak se pose tant bien que mal
Le 30, la patrouille Marchi- Iribarne accroche deux Me109 dans la région de Gumbingen et « scorent » les 200ème et 201ème victoires du NN

Janvier 45

Prévenu de l’offensive le 11 janvier le régiment est transféré le 13 janvier à Dopienen et opérationnel le 14
Le 14 Janvier, 6 Me 109 et 2 FW 190 tombent sous les rafales des pilotes francais sans aucune perte( sauf un yak posé sans train)
Le 16, ce sont 19 appareils de la Luftwaffe qui sont détruits mais Miquel est porté manquant
Le 17, deux sections de la Une sous les ordres du Captaine Challe engagent une douzaine de 190 en straffing, en descendent 6 et se dégagent de la protection de la trentaine de 109 accourue en descendant 1 109 mais perdent Jean Piquenot abattu en flammes au N/E d’Insterburg et René Challe est blessé
Le 18, 5 victoires sur des 190 mais Genes ne sort pas d’un piqué trop prononcé en poursuite et Castin est blessé en combat aérien
Le 19, 9 victoires s’ajoutent au palmarès
Le 23, l’offensive russe atteint le Frisches Haff à l’ouest d’Elbing et isole en 8 jours Koënigsberg et la péninsule du Samland.
Le 26, le NN déménage à Skaisgirren-Mehlauken sur un terraint encombr de 5 escadrilles et se transporte le 27 près de Labiau en compagnie de son régiment frère le 18ème GuIAP
Le 28,un 190 descendu par la paire Matras – deGeoffre
Le 29, Menut disparait près de Koënigsberg

Février 1945

Le 05, déménagement sur le terrain de Powunden et mission sur Koënigsberg dont ne revient pas Penverne engagé à 2 contre 12 190 de la Jg 51 dans les environs de Pillau
Le 09 après une période de mauvais temps les opérations reprennent et 4 appareils Fw190 sont descendus par les patrouilles du NN sur Heiligenbeil et Pillau
Le 11, Robert Iribarne est tué en combat aérien mais 3 109 tombent sous les obus du Cdt Delfino, de Guido, de Martin et de Perrin. Maurice Monge est porté disparu mais il rentrera quelques jours plus tard
Le 14, déménagement sur Wittenberg où, pour la 1ère fois, le régiment retrouve des installations en « dur » et une piste cimentée. Le régiment qui ne compte plus que 28 yaks (dont 7 indisponibles) et 26 pilotes recoit un renfort de 5 appareills le 15
Le 15, 3 victoires sur des 190 qui engageaient des IL2 par Roger Sauvage, Ougloff, Marchi et Schoendorff
Le 18, La flak fait des dégâts ! R. Sauvage s’en sort indemne mais pasCharles Reverchon gravement blessé et sauvé par miracle.
Le 20, Pierre Bléton est abattu et capturé blessé après avoir descendu un 190, il sera recueilli et protégé de la gestapo par le Hauptmann Joachim Brendel du JG 51 à Pillau. Il aura confirmation du décès de R. Iribarne en « récupérant » certains objets personnels de ce pilote lors de son interrogatoire. Libéré à la fin des combats sa victoire sera officialisée comme la 273ème et dernière du tableau de chasse du régiment. Le Commandant Delfino décide en fonction de son effectif réduit (24 pilotes) de dissoudre la Une pour étoffer les autres
Le 21, M. Monge réapparait
Le 24, le régiment est décoré de l’Ordre du Drapeau Rouge
Le 25, le régiment déménage sur Merternsdorf où il sera mis au semi repos ainsi que le 18ème GuIAP jusqu’au début de Mars

Mars 1945

Les pilotes francais sont à l’honneur et recoivent de nombreuses décorations mais reprennent les opérations
Le 08 Mars le NN est engagé sur la zone de Pillau et détruit deux 190
Le 13 , le 3ème front de Biélorussie lance son offensive pour réduire la poche de Koenigsberg mais la résistance est acharnée et Heiligenbeil ne tombera que le 24
Le 20 , cérémonie de remise de l’ordre du Drapeau Rouge et arrivée à Toula de 17 pilotes ainsi que de 13 autres à Téhéran destinés à la création d’un autre unité sous le commandement du Cpt Matras qui quitte le NN le 23.
Le 26, 3 victoires mais M. Monge ne rentre pas
Le 27, le régiment opère désormais en dispositif important en raison de l’activité importante de la LW dans la défense de Koënigsberg. Pas moins de 16 yaks se heurtent à des dispositifs ennemis importants à chaque mission. 6 appareils ennemis détruits mais la perte de Maurice Challe qui sera le dernier pilote tué en combat aérien du NN et la «disparition » de Francois de Geoffre au dessus de la mer et qui y gagnera le surnom « d’Homme de la Baltique » suite à l’aventure qu’il y a vécu. Il rejoindra le NN le 30 blessé mais sauf et revolera malgré ses blessures

Avril 1945

Le 07 Avril, le NN déménage sur Bladiau
Le 08, J.André descend un 190 sur Koënigsberg
Le 09, les promotions arrivent...sont nommés capitaines Charras,Douarre,Moynet, J.Sauvage, de La Poype, Le Martelot, Risso. Les aspirants passent sous lieutenants. Pour beaucoup hélas ce sera à titre posthume
Le 12, G. Henry descend un 190 en dégageant de St Marceaux.C’est la dernière victoire de la campagne mais hélas aussi le dernier mort du NN... G.Henry trouvera le même jour la mort au sol à cause des bombardements dues à l’artillerie de marine qui frappent l’aérodrome de Bladiau.
Le 13, mutation vers Althof
Le 30 retour à Bladiau où rejoignent les « Anciens »... les capitaines Albert et et de la Poype

La Fin et le Retour
Mai/juin 1945

Le 08 Mai le NN emménage à Heiligenbeil le terrain d’où sont partis les premiers bombardiers allemands le 1er Septembre 1939
Le 09, le renfort de 13 pilotes arrive et est laché sur yaks mais la cessations des hostilités intervient. Le nn est reformé en régiment à 4 escadrilles
Le 12, le régiment se déplace à Elbing pour le retour vers la France . Après une succession d’ordres et de contre-ordres pendant tout le mois et la distinction à la dignité de Héros de l’union soviétique des S/lt André et Lefevbre (à titre posthume pour ce dernier) le 5 Juin
Le 09 Juin le Normandie Niemen est autorisé à rentrer en France « les armes à la main » c-à-d avec ses avions honneur réservé aux vainqueurs en Russie.
Le 15, aux ordes du général Zakharov, les 40 appareils du Normandie Niemen s’envolent pour Posen
Le 16, les pilotes sont à Prague
Le 17, il sont à Stuttgart où il sont recus par le général de Lattre de Tassigny
Le 20, ils arrivent à St Dizier et repartent l’après midi pour Paris le Bourget où ils sont accueillis avec l’enthousiasme qu’on devine.

Le Normandie Niemen en chiffres

273 victoires en 5240 missions de guerre, 43 pilotes tués, 4 pilotes prisonniers et 7 pilotes blessés hors de combat soit 54 sur un total de 95 (57% de pertes) en font la première unité francaise au palmarès et l’un des meilleurs régiments de chasse soviétiques.


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